Logrador, Carnaubeira da Penha . Pernambuco
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Expedição 28 e 29 fev 2016
Le projet Imburana est né de la volonté de sauver un arbre de l'espèce Commiphora leptophloeos menacé d'être abattu. « Lorsqu'on abat un Imburana de cambão on brise une des maiollons naturels de la Caatinga1 »

Dans la forêt de mon village
il y a du bois, du miel, de tout
Dans la forêt de mon village
il y a du bois, du miel, de tout

La forêt de mon village
Jésus Chris l'a béni
La forêt de mon village
Jésus Chris l'a béni
(Parole d'un chant du Toré)


L'imburana est particulièrement prisé par les abeilles qui créent leur colonie dans le creux de l'arbre ; à cause l’abatage illégal de cet arbre leurs populations sont de plus en plus rare dans le Pernambuc semi-aride. Face au risque de disparition, les apiculteurs s'opposent à l'abattage de cette espèce au nom du patrimoine naturel. Avec le soutien de chercheurs, les apiculteurs et artisans pensent que sa déclaration en tant qu'espèce protégée peut diminuer l’abatage de l'Imburana de cambão.

Accompagnant des parents dans leurs négociations dans l'achat d'une terre, je réalisais l'imminence de la coupe de l'arbre comme condition donnée pour la vente / achat de cette aire dans laquelle se trouver cet Imburana de cambão, pour fin d'en faire un banc.  Comme l'imburana est un bois tendre il est apprécié pour la fabrication de meubles, portes et sculptures de saints et carrancas (figures de proue en bois, en argile) et même jusqu'à des objets d'art contemporains.

Ce terrain de 240m (Nord) X 240m (Sud) X 77m (est ) X 100m (Ouest ), est situé à Logrador, ère indigène de l'ethnie Atikum-Umã, de laquelle je suis descendant, dans la municipalité de Carnaubeira da Penha, dans l'état du Pernambuc, ou je suis né. Cette aire est constituée d'un terrain (il faudra procéder à une analyse des sols), coupé par un ruisseau encore perceptible, qui comprend, outre l'imburana de cambão, une grande variété d'espèces végétales telles que : imbuzeiro (qui donne le fruit imbu), braúna, aroeira (poivrier), jurema (dont on fait un breuvage), pau-ferro, quixabeira, faveleira (arbuste qui donne des oléagineux), favela de galinha, canafista, espinheiro (épine blanche), des pins, mameleiro, mandacaru (type de cactus), xique-xique (type de cactus), catingueira, cansanção, etc.


J'étais au milieu de la forêt
je récoltais du miel
J'étais au milieu de la forêt
je récoltais du miel

Ce fut alors que je me vis encerclé
par les indiens de Canindé
Ce fut alors que je me vis encerclé
par les indiens de Canindé

Je coupe le bois et récolte le miel
et c'en est fini des Caninbé
Je coupe le bois et récolte le miel
et c'en est fini des Caninbé
(Parole d'une chanson Toré)

A une époque ou la déforestation agressive à des fins agricoles mercantiles et à la production commercial de charbon végétal, cette initiative de préservation du patrimoine naturel de la Caatinga du Sertão pernambucanien est exemplaire et didactique.

Lucy Lippard écrivait qu'on ne peut sous estimer le potentiel reconstructif d'une pratique de l'art qui restaure et révèle les significations d'un lieu par ceux qui y vivent, fournissant ainsi des alternatives aux visions voraces de la nature de la culture dominante. Cet art qui surgit, hors des lieux conventionnels, rend visible son lieu, à l'inverse de l'occuper tout simplement et, est bien plus spécifique, que les sites dit spécifiques, en incorporant les personnes, les forces économiques et topographiques. Cette pratique est partie intégrante dans l'élaboration d'une critique du déjà institué et dans l'engagement journalier. Elle fait, que les lieux signifient plus, pour ceux qui y vivent ou qui y passent du temps.

J'ai pris l'initiative d’acquérir ce terrain avec comme condition de sauvegarder cet Imburana. Une fois ceci pris en compte, j'ai commencé une campagne de dons afin d'acquérir cet aire et sauver l'arbre -- comme une proposition artistique, qui donne aujourd'hui le nom au projet lui-même -- qui nécessite dûment sa protection et la sauvegarde de l'habitat. Et pour donner une continuité au projet un ensemble de procédures doivent établies à savoir :

1 Rendre visible le projet comme proposition artistique
1.1 . Cartographier, photographier et cataloguer les organismes de la flore et faune interagissant à l'intérieur et l'extérieur de la zone physique du projet
1.2. Divulgation à travers les média et par une/des expositions dans des espaces culturels

2 Maintenance et préservation de l'écosystème et préservation de l'espace physique
2.1. Renforcer la délimitation de l'aire
2.2. Concevoir un espace du projet


L'Imburana est connut sous les appellations de : Bujumbura, amburana-de-cambão, imburana, imburana-braba, imburana-de-espinho, imburana-femea, imburana-vermelha, jamburana e emburan. Son nom populaire vient de deux mots de la langue tupi : y-mb-u (arbre d'eau) et ra-na (faux), formant ainsi le mot imburana (faux imbu).

L'imburana (Commiphora leptophloeos) est un arbre natif de la Caatinga. La Caatinga (vient du Tupi : ka'a (mata : forêt) + tinga (blanc) est le seul biome véritablement brésilien, ce qui signifie que la majeure partie de son patrimoine biologique ne peut se rencontrer, nulle part ailleurs, sur la planète.
Le nom découle de l'aspect décoloré de la végétation du paysage durant la saison sèche : la majeure partie des arbustes et des plantes perdent leurs feuilles et les troncs sont décolorés et secs. La Caatinga recouvre une aire de près de 850.000 km², près de 10% du territoire brésilien, englobant de forme continue une partie des états du Paraíba, Piauí, Ceará, Rio Grande do Norte, Maranhão, Pernambuc, Alagoas, Sergipe, Bahia (régions du nordeste du Brésil) et en partie le nord du Minas Gerais (région Sud-est du Brésil).

C'est l'un des biomes les plus fragiles du Brésil. L'exploitation intensive de ses sols et de ses richesses naturelles au cours des centaines d'années d'occupation, associé à l'image de pauvreté et de sécheresse, font que la Caatinga est déjà bien dégradée. Néanmoins des recherches récentes montrent la richesse particulière de ce biome en terme de biodiversité et de phénomènes caractéristiques (Wikipédia, a enciclopédia livre).


Imburana de cambão

Nomenclature
Information basique sur la plante
Nom scientifique : Commiphora leptophloeos (Mart.) J.B. Gillett
Famille : Burseraceae
Synonyme : Bursera leptophloeos (Mart). et Icica leptophloeos (Mart).

Habitat / localisation
Dans le nord-est brésilien, dans les Caatinga avec des arbustes sur des sols calcaires qui sont fréquents dans le val moyen du fleuve Sãn Francisco. On en trouve aussi dans le Pantanal et dans le Pantanal du Matto Grosso.

Description
Arbre résineux d'une hauteur de 6 à 9 mètres, avec une cime feuillue et des branches tortueuses, dotés d'épines pointues et fortes.
Tronc qui peut atteindre 60cm de diamètre, l’écorce du tronc est lisse, pellicule qui pèle en fines lamelles brillantes de formes irrégulières, changeant de couleur selon l'âge de la plante ( verte quand il est jeune et orange, rouge quand il est vieux) laissant apparaître le tronc proprement dit qui est de couleur verte.
Les feuilles alternées, composé de 3 à 9 folioles (généralement 7) de couleur verte claire.
Les fleurs sont petites de 3 à 5mm, vert très clair, isolées ou groupées en petits grappes auxiliaires.

Le fruit : capsule globuleuse pendante d'un diamètre de 1,5 cm, de couleur verte, avec une pulpe aigre douce, comestible quand ils sont bien murs, avec un noyau rigide et rugueux d'un diamètre de plus d'un centimètre, de couleur noire alors que son intérieur est blanc, à sa base un pédoncule (arilo) rouge.

Le bois est léger (densité 0,43g/cm3), de texture moyenne et de couleur crème quand il est coupé, virant au châtain clair et plus rosé quand il vieillit. Il est considéré comme héliophile et saisonnier perdant rapidement ses feuilles avec l'arrivée de la saison sèche (Andrade-Lima 1989; Maia 2004).
La reproduction est sexuelle et se fait pendant la saison des pluies. Les graines ont une durée de vie courte quand elle sont stockées, un kilo de semences donnent autour de 5.300 unités. La germination prend quelques semaines et le pourcentage de germination des graines est inférieures à 50%. Peut se propager par boutures. (Andrade-Lima 1989; Maia 2004).
Floraison de novembre à décembre
Caractéristique florale : pollen et nectar

Utilisation
Huile résine : la résine est utilisée dans la fabrication des vernis et des cires, de sa graine on extrait une huile qui a des effets médicaux.
Il a une valeur marchande élevée et ses usages sont diversifiés étant utilisé dans la menuiserie, construction civile, étais, boites, portes, fenêtres, portants, meubles et artisanat, (pour la confection des figures de proue et autres sculptures).

L'extraction de l'huile pour la médecine populaire est utilisé sous la forme de sirop (contre la toux et les bronchites) tonique, cicatrisants il est bon pour les gastrite et les ulcères. Au Brésil, les graines Imburana sont utilisées dans la préparation du Rapé (tabac) médical.

Avec son tronc et sa cime feuillue on peut l'utiliser comme plante ornemental dans l’arborisation des parcs et des rues. Dans le système agroforestier il sert de brise vent en plus d'abri pour les abeilles. Abeilles sauvages qui ne piquent pas (genre Melipona et Trigona) qui font leur colonie dans le creux des troncs Imburana et qui du même coup augmentent l'indice de la pollinisation des plantations à l'entour et qui sont encore très usées comme enclos vivant.

La résine extraite de son tronc est utilisé dans la production de vernis et de cires. Dans la maintenance de la biodiversité il représente un important recours dans l'alimentation des animaux sauvages comme les sagouins, les abeilles, papillons et autres insectes importants pour la pollinisation d'autres espèces à l'entour. Son tronc est souvent utilisé par les abeilles et les guêpes pour établir leurs colonies. Il a aussi une valeur alimentaire et fourragère. (Andrade-Lima 1989; Maia 2004).
Plante feuillue, héliophile, xérophyte (La définition première de xérophytes (du grec ξηϱός - xêros : sec, et φυτόν - phuton : plante) qualifiait des plantes adaptées aux milieux secs. Maintenant le terme xérophyte définit plutôt une plante vivant en milieu aride, capable de résister à de grands déficits d’eau. Ces plantes se rencontrent dans des environnements très variés, tels que les déserts rocailleux, mais aussi dans la canopée des forêts tropicales autres plantes succulentes poussent dans les déserts, alors que certaines broméliacées peuplent la cime des arbres des forêts ombrophiles2.
Les vraies xérophytes sont des plantes qui survivent tout au long de l’année, y compris lors des périodes de sécheresse, grâce à leurs organes souterrains qui obtiennent l’eau des précipitations locales ainsi que de l’humidité atmosphérique), il représente une dispersion continue, néanmoins ample. Ces semences sont dispersées par les oiseaux. Ils préfèrent les sols calcaires, bien drainées et profond ? Les premières fleurs apparaissent à la fin de la saison sèche (de novembre à janvier) en bouquet sans feuillage, mais restent présent avec les feuilles jusqu'au début de la saison des pluies. Les fruits murissent 4 ou 5 mois plus tard, à la chute des feuilles. Ils se par les semences et propagent boutures.
Leur culture se fait dans des terrains semi-ombragés et arrosés deux fois par jour. L'éclosion de la graine se produit en quelques semaines et le taux de germination est inférieur à 50%. Avant de la planter définitivement, les plants doivent être transporter en container individuel et mis de côté pendant cinq à sept mois, quand ils seront finalement bons pour être transplanter définitivement en terre. Le marché de sa commercialisation n'est pas très développé,

Des fonds sont nécessaires, de toute urgence afin d'étudier scientifiquement cette espèce et surtout les modes d'exploitation en regard de la forte demande de son bois. Il est aussi nécessaire de développer des programmes de maintenance durable ainsi que des campagnes d'éducation et d'information vers les artisans, les apiculteurs, les producteurs de différentes communautés ainsi qu'auprès des coupeurs de bois.

De manière informelle on sait que la valeur des coupes de l'imburana de cambão dépendent du diamètre et varient entre R$ : 8,00 et R$ 40,00. La valeur des objets réalisés avec ce bois oscillent entre R$ 4,00 et R$ 5.000,00 et ce en fonction de la complexité des pièces produites, cependant il n'existe pas de taxe sur ces valeurs, destinés aux services de conservation de l'environnement ou à des plans de maintenance ou éducatifs. L'absence d’incitation financière associée à la pression désorganisée de l'exploitation conduit à une réduction du nombre total d'imburana, ce qui, dans un futur proche réduira d'autant, la possibilité d'y recourir.
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